Sainte-Gertrude / Saint-Géry

...paroisses de Gentinnes / St-Géry

Jeudi Saint

Célébration domestique

 

Cette célébration domestique a été spécialement pensée pour ce temps étrange où nous sommes confinés en nos maisons, sans pouvoir rejoindre la communauté, et pourtant invités à vivre la Semaine sainte avec foi, pour la nourrir par la méditation, la prière et l’écoute de la Parole. La présente proposition s’offre comme une possibilité parmi d’autres de vivre cela. Elle n’entre pas en concurrence avec d’autres propositions et ne prétend pas remplacer les Offices auxquels nous sommes invités à nous associer par les médias (Télévisons, Radio, Internet) dans une réelle communion spirituelle. Ceci donnera à ceux qui le souhaitent la possibilité de vivre un temps alternatif ou supplémentaire, inspiré, bien sûr, par la liturgie notamment les textes bibliques qu’elle nous donne en nourriture, mais sans en être un calque pur et simple. On peut utiliser ce matériau pour la prière individuelle, en couple ou en famille… Des pistes sont données par exemple pour intégrer les enfants dans cette démarche. Chacun adaptera le déroulement à sa situation.

Pour la plupart des chants proposés, un lien hypertexte est prévu. Positionnez-vous sur le titre du chant (Ctrl+clic pour suivre le lien) et Youtube s’ouvrira automatiquement.

A tous, je souhaite, malgré les conditions inédites où nous sommes, une bonne Semaine sainte et une fête de Pâques vivifiante et féconde. Que le Christ vous accompagne et que Dieu vous garde…

Olivier Windels

 

Commencez par créer votre espace : aménagez un coin prière ou configurez votre salon pour cette activité particulière : une Bible ouverte sur la table, une icône, une croix, une fleur, une bougie, éventuellement pour évoquer le Jeudi saint un pain et un verre de vin, un bassin et une cruche. Eteignez ou éloignez votre téléphone… Rendez le silence possible mais prévoyez aussi la possibilité d’écouter de la musique

Créez ensuite votre espace intérieur. Mettez un morceau de musique calme et méditatif (musique classique, instrumental de Taizé, …) N’ayez pas peur de faire durer quelque peu ce moment.

Avec les enfants[1]

 

L’enfant demande : « Pourquoi faisons-nous ça ? Pourquoi ne faisons-nous pas comme d’habitude ?

Le parent répond : « Aujourd’hui nous aurions dû aller à l’église pour retrouver tous nos amis chrétiens mais comme tu le sais l’épidémie nous empêche de nous réunir. Pourtant cela ne nous empêche pas de prier ici, en pensant à tous les autres qui font la même chose que nous chez eux… Sans nous voir, nous sommes ensemble. »

L’enfant demande : « Oui mais c’est jeudi ! Pourquoi fallait-il aller à l’église ? Pourquoi prier plus qu’un jour normal ? »

Le parent répond : « Ce jeudi n’est pas comme les autres. Chaque année au début du printemps, nous nous souvenons des derniers jours de Jésus sur terre : nous souvenons de sa mort et de sa résurrection. Le jeudi soir nous nous souvenons du dernier repas qu’il a partagé avec ses amis avant de mourir. Parce que nous croyons que Jésus est encore avec nous. Il l’a promis : « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux » Et bien même si nous ne le voyons pas, Jésus est là aujourd’hui, dans notre maison, avec nous. Pour nous le rappeler nous allons allumer notre bougie. »

 

On peut chanter Pour entrer dans le silence DEV268., Danielle Sciaky / Michel Wackenheim. Disponible sur youtube.

 

                           Pour entrer dans le silence et pour te prier

Pour m'ouvrir à ta présence, en moi tout se tait.

-1-
Je me tourne vers Toi, mes yeux sont fermés
Je veux simplement t'offrir ma journée
-5-
Je me tourne vers Toi, le livre est posé
Je veux simplement venir t'écouter
-6-
Je me tourne vers Toi, tu viens te donner
Je veux simplement un peu mieux t'aimer.

 

Lire lentement

 

De l’évangile de Jean

« Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout. » (Jn 13,1)

 

Chanter quelques fois

 

                       Ubi caritas et amor, ubi caritas Deus ibi est.

 

Lire

 

Pour entrer dans ces jours saints

 

Le chemin du Christ s'achève : il est au bout de la route. Depuis les bords du Jourdain au jour de son baptême, il a marché, inébranlable.

«Tu es mon Fils bien-aimé» disait la voix de Dieu. Il a choisi de faire la volonté du Père; il a choisi de vivre en fils; il a choisi le chemin du serviteur. Il est resté fidèle. Une fidélité qui a son prix, le prix de l'amour, le prix de la vie.

Le baptême de Jésus trouve en ces jours son accomplissement. Rien d'étonnant en somme, si ce n'est l'inouï de l'amour, poussé à son comble, comme en ses derniers retranchements.

Rien de ce qui se joue ici n'était inattendu : et la crèche, et Nazareth, et le baptême du Jourdain, et la prédication de Galilée, et la montée vers Jérusalem le conduisaient ici où tout s'achève, où tout s'accomplit : ici, autour de la table ; ici, sur la croix ; ici, dans la nuit du tombeau ; ici, dans la lumière de Pâques.

La Passion que nous célébrons en ces jours est le couronnement d'une fidélité de tous les jours, de tous les instants, de tous les choix. Des choix d’amour, des choix de vie.

Et les gestes qu’il pose ce soir-là autour de la table le disent encore. Mieux que jamais

 

(silence puis chant D 183 Aimons-nous les uns les autres ou un autre du même genre (Il n’est pas de plus grand amour (D 539 ou Taizé ou une autre version) ou … (tous sont disponibles sur Youtube)

 

                       Aimons-nous les uns les autres

                   comme Dieu nous a aimés.

Jusqu’à en souffrir, il nous a aimés

Jusqu’à en mourir, il nous a aimés.

Vivons avec lui, il nous a aimés

C’est fête aujourd’hui, il nous a aimés

Chantons le Seigneur, il nous a aimés

Et joie dans nos cœurs, il nous a aimés

 

(Prendre le Livre sur la table et lire Jn 13, 3-15) (ou version brève cf. ci-dessous en omettant la parenthèse en italique)

 

          De l’évangile de Jean

03 Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu’il est sorti de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu, 04 se lève de table, dépose son vêtement, et prend un linge qu’il se noue à la ceinture ; 05 puis il verse de l’eau dans un bassin. Alors il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture. (06 Il arrive donc à Simon-Pierre, qui lui dit : « C’est toi, Seigneur, qui me laves les pieds ? » 07 Jésus lui répondit : « Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant ; plus tard tu comprendras. » 08 Pierre lui dit : « Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! » Jésus lui répondit : « Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi. » 09 Simon-Pierre lui dit : « Alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! » 10 Jésus lui dit : « Quand on vient de prendre un bain, on n’a pas besoin de se laver, sinon les pieds : on est pur tout entier. Vous-mêmes, vous êtes purs, mais non pas tous. » 11 Il savait bien qui allait le livrer ; et c’est pourquoi il disait : « Vous n’êtes pas tous purs. »)12 Quand il leur eut lavé les pieds, il reprit son vêtement, se remit à table et leur dit : « Comprenez-vous ce que je viens de faire pour vous ? 13 Vous m’appelez “Maître” et “Seigneur”, et vous avez raison, car vraiment je le suis. 14 Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. 15 C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous.

 

Faire silence - S’interroger

 

Et moi ? Quand suis-je au service ? Concrètement ? Quand suis-je plutôt du côté des dominants, des gens de pouvoir ? Quand est-ce que je suis plutôt inspiré par l’esprit du mal  (Le diable l’emmène encore sur une très haute montagne et lui montre tous les royaumes du monde et leur gloire. Il lui dit : « Tout cela, je te le donnerai… » (Mt 4,8-9))que par l’Esprit de Jésus (Quel est en effet le plus grand : celui qui est à table, ou celui qui sert ? N’est-ce pas celui qui est à table ? Eh bien moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert. (Lc 22,27) ?

 

Avec les enfants, un coloriage

 


                   Comme lui, savoir dresser la table ; comme lui, nouer le tablier

Se lever chaque jour et servir par amour, comme lui.

Offrir le Pain de sa Parole aux gens qui ont faim de bonheur

Etre pour eux des signes du Royaume au milieu de notre monde.

 

(Prendre le Livre sur la table et lire Lc 22, 14-20)

 

          De l’évangile de Luc

14 Quand l’heure fut venue, Jésus prit place à table, et les Apôtres avec lui. 15 Il leur dit : « J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous avant de souffrir ! 16 Car je vous le déclare : jamais plus je ne la mangerai jusqu’à ce qu’elle soit pleinement accomplie dans le royaume de Dieu. » 17 Alors, ayant reçu une coupe et rendu grâce, il dit : « Prenez ceci et partagez entre vous. 18 Car je vous le déclare : désormais, jamais plus je ne boirai du fruit de la vigne jusqu’à ce que le royaume de Dieu soit venu. » 19 Puis, ayant pris du pain et rendu grâce, il le rompit et le leur donna, en disant : « Ceci est mon corps, donné pour vous. Faites cela en mémoire de moi. » 20 Et pour la coupe, après le repas, il fit de même, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang répandu pour vous. »

 

Faire silence - S’interroger

 

En ces jours où nous fêtons l’eucharistie mais en sommes privés, je me demande : quelle place occupe-t-elle réellement dans ma vie ? Est-ce que j’y reconnais le don merveilleux du Christ et sa présence ? Est-ce qu’elle nourrit mon cœur ? La table est-elle à mes yeux table fraternelle et le pain partagé un pain de communion et d’unité ? M’engage-t-elle à être à mon tour pain offert à mes frères ?

                   Comme lui, savoir dresser la table ; comme lui, nouer le tablier

Se lever chaque jour et servir par amour, comme lui.

Offrir le Pain de sa Promesse aux gens qui ont faim d’avenir

Etre pour eux des signes de tendresse au milieu de notre monde.


Avec les enfants, un coloriage

 

Lire

         

          Méditation

« Comprenez-vous ce que je viens de faire ? »

Jésus est au bout de sa route. Il le sent, il le sait. Aussi pose-t-il deux gestes décisifs, testamentaires. Deux gestes dont le point commun n’est autre que l’amour !

Premier acte : celui de l’eau, celui du service.

Jésus sait – comme nous le savons – que la domination, la supériorité outrancière, la lutte pour la première place ne peuvent qu’engendrer la violence, remplaçant la fraternité par la rivalité. Et l’homme devient un loup pour l’homme. Demain, dans le drame de la Passion, Jésus lui-même en fera les frais. Alors, il prend radicalement le contre-pied, en un geste provoquant autant qu’inouï…

Choisir d’être le plus petit, d’être le dernier. Choisir de servir, c’est choisir d’aimer.

La réconciliation des hommes est à ce prix, le prix de la Passion.

« Comprenez-vous ce que je viens de faire ? »

Second acte : celui du pain, celui du partage.

Jésus sait – comme nous le savons – que l’appât du gain, le désir démesuré d’avoir plus, la course effrénée à la possession ne peuvent engendrer que la violence, remplaçant l’unité par la division. Quand la cupidité se monte en jalousie féroce. Demain, dans le drame de la Passion, Jésus lui-même en sera l’innocente victime. Alors, il met radicalement en échec cette infernale logique, en un geste aussi surprenant que dérangeant…

Choisir de donner, de se donner. Choisir de partager, c’est choisir d’aimer.

Le salut des hommes est à ce prix, le prix de la Passion.

« Comprenez-vous ce que je viens de faire ? »

Et Jésus d’ajouter pour qui veut l’entendre : « Faites ; faites ceci ; faites, vous aussi ; faites… en mémoire de moi. »

 

Avec les enfants (9-12 ans), une prière - méditation

 

          Avec toi, Seigneur Jésus, c’est toujours le contraire !

Le plus grand n’est pas celui qui commande ; le plus grand n’est pas celui qui connaît toutes les réponses ; le plus grand n’est pas celui qi reçoit le salut de tous ; le plus grand n’est pas celui qui possède l’or et l’argent ; le plus grand n’est celui qui est fort et qui crie et qu’on craint !

          Avec toi, Seigneur Jésus, on est grand par le cœur et par l’amour, quand on se prépare à être au service. Être serviteur est difficile. C’est pourquoi je viens près toi pour apprendre à servir le pardon à la place de la vengeance, le sourire à la place de la colère, l’amitié à la place de la méchanceté, la joie à la place de la mauvaise humeur.

          Être serviteur est difficile. C’est pourquoi je te regarde, toi, Serviteur Jésus qui a toute donné afin de servir le bonheur au monde entier.

(Charles Singer, Prières d’Évangile, éd du Signes, p. 47)

Avec les enfants, un geste

 

En signe d’engagement à être comme Jésus , serviteur partageant sa vie pour ses amis, on peut, sur un papier où l’on aurait écrit « Comme Jésus mes mains et mon cœur au service de tous », dessiner chacun sa main (contourner les doigts avec un bic)

 

Prières de communion

         

          Avec ceux qui souffrent,

Avec les malades,

Avec les soignants,

Avec les isolés,

Avec les sans-abri,

Avec les sans amour,

Avec les sans pain,

Avec les sans espérance,

Avec les familles en deuil,

Avec les témoins de miséricorde,

Avec les artisans de solidarité,

Avec les semeurs de paix,

Avec l’Église et ses pasteurs

Avec les chrétiens du monde entier

Avec les croyants de notre communauté

Avec … (citer nommément ici ceux que l’on porte dans la prière)

Mains ouvertes devant toi, prêtes à servir,

Seigneur, nous te prions : Notre Père…

Que le Seigneur nous maintienne en sa tendresse et nous garde fidèles à faire le bien au service de Dieu et des hommes, au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen

Ou

Maintiens-moi, Seigneur, en ta tendresse et garde-moi fidèle à faire le bien au service de Dieu et des hommes, au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.

                   Comme lui, savoir dresser la table ; comme lui, nouer le tablier

Se lever chaque jour et servir par amour, comme lui.

Offrir le Pain de sa Présence aux gens qui ont faim d’être aimés

Etre pour eux des signes d’espérance au milieu de notre monde.

 


[1]           A la manière du repas pascal juif.

Calendrier

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