Mt 6,1-6.16-18

Aujourd’hui, Mercredi des cendres, nous entrons en Carême. Un voyage de 40 jours qui mène à Pâques commence. Le début de ce voyage est ritualisé par l’imposition des cendres sur notre front. Par ce geste, l’Eglise entend nous rappeler que nous sommes des pécheurs appelés à la conversion, des hommes et des femmes qui ont besoin de changer leurs cœurs, de modifier leurs habitudes. Elle nous signale aussi que nous sommes poussière et que notre corps dont nous prenons tant soin – et nous faisons bien – va un jour se désagréger. En recevant sur notre front ces cendres qui symbolisent la pulvérisation du péché, nous exprimons notre volonté de brûler notre mauvaise vie.

En nous redisant, à l’entrée du carême, que nous sommes poussière, l’Eglise n’affirme pas que nous n’avons pas de valeur ou que notre propre personne ne représente rien. Au contraire, le temps du carême, c’est le temps où nous reprenons notre vraie place devant Dieu notre Père et devant les autres ; devant Dieu, en tant que son petit enfant redevable pour tout ; et devant les autres, en ayant conscience d’être frère de l’homme concret ou de la femme concrète qui est à côté de moi et qui est fait de la même chair que moi.

Loin d’être un voyage paisible, le carême est avant tout un combat. Combat contre nous-mêmes, et combat contre nos penchants mauvais. Pour affronter efficacement nos adversaires, trois armes sont à notre disposition :

la prière. Une prière faite avec une grande intensité de pensée et de cœur. Elle est importante parce qu’elle est le lieu où nous vivons une grande intimité avec le Christ. Comment prétendre aimer quelqu’un si on ne lui consacre pas de temps de dialogue. Quelques minutes suffisent. Mais c’est quelque chose à vivre sans que les hommes ne te voient, ne le sachent, ne te félicitent.

2° le partage. La charité est une main concrète qui se dépouille pour remplir une autre main qui se réjouit. Chacun a beaucoup à offrir : notre temps, une petite visite, un petit sourire, notre bien… A chacun de voir ce qu’il peut donner pour combler un cœur qui frappe à la porte de son cœur. Mais que personne ne le sache, que personne ne le voit.

le sacrifice. N’ayons pas peur de ce mot. Il s’agit de dire à ton corps que c’est toi qui le diriges, et il n’est pas question que tu sois dirigé par lui. Administre-lui quelque jeûne si ta santé le permet. Essaie de te priver de ceci ou cela, histoire de discipliner ton corps, et de contrôler ta volonté. A chacun de repérer la privation qui est nécessaire pour lui. Mais que personne ne le sache.

Voilà quelques efforts à faire, des résolutions à prendre pour progresser sur le chemin de notre propre humanité. Mais, des résolutions, n’en prenons pas beaucoup. Une seule suffira amplement. N’oublions cependant pas de la vivre dans la joie, avec du parfum sur le corps, et du parfum dans l’âme.